Témoignage sur l’habit

 

« je vous vois souvent passer en vélo dans le quartier, vous avez toujours le sourire, c’est agréable »

Entrée toute jeune à la communauté de la Croix Glorieuse, cela fait 17 ans que je porte un habit religieux. Chez nous, pour les sœurs, c’est : voile blanc, robe bleu clair, scapulaire bleu marine. Nous avons choisi le bleu en l’honneur de Marie, qui est très importante pour nous. Je trouve que c’est une grâce de porter cet habit. Au moins, il n’y a pas besoin de faire un dessin, les gens comprennent d’emblée que je suis sœur ! Et cela me rapproche de beaucoup de gens. A mon expérience, cela ne les fait pas fuir, au contraire, ils se sentent en confiance face à une sœur et viennent facilement me parler. Cela m’arrive assez fréquemment de me faire arrêter dans la rue par quelqu’un qui veut me confier une intention de prière, ou comme cet homme l’autre jour à un carrefour qui me demande : « alors ma sœur, quelles sont les nouvelles du Bon Dieu ? », ce qui m’a permis de lui annoncer la bonne nouvelle de l’amour du Seigneur pour lui. D’autre fois, c’est quelqu’un qui se met à me raconter sa vie dans une queue de supermarché, comme cet homme âgé qui s’est mis un jour devant moi à faire à haute voix la relecture de toute sa (maigre) vie de foi …

PYEt grâce à l’habit, je suis une vitrine de l’Église. Si je souris ou que je fais quelque chose de bien ou que je suis joyeuse, c’est un bon témoignage car on voit tout de suite que je suis chrétienne, et les gens me remarquent grâce à l’habit. Une dame que je ne connais pas m’a dit un jour dans la rue : « je vous vois souvent passer en vélo dans le quartier, vous avez toujours le sourire, c’est agréable ».

Soeurs

Évidemment, c’est à double tranchant, car si je suis renfrognée ou que je fais quelque chose de mal, c’est vite un contretémoignage. C’est une responsabilité de porter l’habit religieux.

A la communauté, le lundi (qui est notre jour de désert et de repos), nous ne portons pas l’habitmais nous nous habillons normalement. Et j’avoue que cela me fait du bien un jour par semaine de souffler parrapport à la responsabilité de l’habit, pouvoir – non pas faire de mauvaises choses – mais tout simplement passer inaperçue pour une fois, pouvoir flâner dans la nature sans que tout le monde me regarde. Et on peut penser que dans notre société pas très favorable au christianisme, l’habit attire les hostilités. Ce n’est pas mon expérience. Depuis 17 ans que je porte l’habit, je n’ai été insultée qu’une seule fois, et encore par quelqu’un qui manifestement n’était pas très bien dans sa tête. Quant aux moqueries, rien de bien méchant, je me suis surtout fait traiter de « Sister act » !

Sr Béatrice

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