Homélie de Mgr André Marceau

Servir Dieu, servir ses frères dans la foi, dire son amour pour l’Eglise, vouloir « ouvrir des chemins nouveaux pour la mission »

Homélie de la Croix Glorieuse

Servir Dieu, servir ses frères dans la foi, dire son amour pour l’Eglise, vouloir « ouvrir des chemins nouveaux pour la mission », telles sont bien ces motivations qui ont poussé des « amoureux de Dieu », généreusement portés par l’Espérance, à unir leurs vies, leurs forces, leurs idéaux et leur passion du Christ pour que son Eglise soit toujours plus lieu d’annonce du Salut et du vécu de cette Bonne Nouvelle… 

Mgr MarceauServir Dieu, servir ses frères dans la foi, dire son amour pour l’Eglise, vouloir « ouvrir des chemins nouveaux pour la mission », telles sont bien ces motivations qui ont poussé des « amoureux de Dieu », généreusement portés par l’Espérance, à unir leurs vies, leurs forces, leurs idéaux et leur passion du Christ pour que son Eglise soit toujours plus lieu d’annonce du Salut et du vécu de cette Bonne Nouvelle.

Après ses premiers pas en région parisienne, la petite communauté de la Sainte Croix  arrive à Perpignan…Il y a 30 ans. Un évêque l’accueille : Mgr Chabbert. Elle changera de nom : communauté de la Croix Glorieuse… Une communauté prend forme dans la diversité des états de vie et des implantations. Une intuition, un rayonnement ici et ailleurs.

Le cœur de la vie communautaire et paroissiale était l’expression liturgique : célébration du Mystère de l’Amour de Dieu, déployé de façon chaleureuse comme source de vie apostolique et ciment de vie communautaire.

Mais l’expérience, comme pour nombre de communautés nouvelles, ne fut pas un long fleuve tranquille. Mais le fleuve a poursuivi son cours. Trente ans après votre implantation en terre roussillonnaise, après un temps de refondation, la communauté de la Croix Glorieuse est bien en notre Eglise diocésaine,  dans la spécificité de sa vocation, signe de la richesse des dons de Dieu pour le service de son Peuple et lieu d’un amour reçu et vécu dont la mission est de l’annoncer et de le partager.

Aujourd’hui encore,  qu’est-ce qui peut « tarauder » tellement le cœur, l’âme, la vie d’un baptisé, sinon l’accueil de la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu pour tous et le désir d’en témoigner par sa vie engagée ?

Vous avez fait le choix pour vivre cela d’une vie communautaire et paroissiale dans un diocèse.

Choix qui se nourrit en « gardant les yeux fixés sur le Christ » ; le Christ en service de l’amour de Dieu pour le monde.

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils Unique pour que par lui le monde soit sauvé ».

Ce service a culminé lorsque « les bras ouverts » il a « soufflé l’esprit ».

Sur la poutre stérile clouée sur le gibet du Golgotha, le Mal, le péché et la Mort sont vaincus. L’arbre de mort porte à jamais la Vie.

Pilate demande : Es-tu Roi ? Le trône de Dieu est dressé : « Le plus grand est Celui qui sert ». Le Serviteur est le roi.

Là éclate la force de l’Amour qui seule a conduit Jésus à la Croix. Telle est la royauté du Christ.

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime ».

« Tout est accompli » dira Jésus. Le Salut est donné.

La création nouvelle est à l’œuvre. Et le païen au pied de la Croix, le centurion, s’écriera comme en une confession de foi : « Oui vraiment cet homme est bien le Fils de Dieu ».

C’est vers Lui que vous avez « le regard tourné » selon les premières lignes de vos statuts : vers « Celui qui a été élevé »

Le regard du centurion appelle notre confession de foi pour Celui qui est le visage de Dieu, Celui qui dit le cœur de Dieu transpercé d’amour, Celui qui montre la miséricorde d’un Père aux bras toujours ouverts.

Notre Dieu est scandale et folie.

Mais avec Thomas, nous osons dire au cœur de notre société : « Mon Seigneur et Mon Dieu ».

La Croix porte le Ressuscité. Elle est le siège de la gloire de Dieu.

Frères et sœurs de la Croix Glorieuse, je sais que cette contemplation du Mystère de la croix glorieuse du Christ fonde votre engagement de vie et votre témoignage.

Ce message de la Croix est central au cœur de la foi de l’Eglise.

C’est le Mystère pascal.

Votre vie de communauté est le lieu premier où dans la vérité du vivre-ensemble, vous l’accueillez. Il fonde votre apostolat.

Votre liturgie l’exprime et le célèbre.

Porter le nom de la Croix Glorieuse, plus qu’un programme, est le rappel de la source du chemin baptismal qui est chemin de sainteté : cette source est en Dieu qui est AMOUR, VIE et communion.

Le signe de la croix, premier geste de la journée, en est la marque vivante.

Ce nom parle le chemin du disciple qui est don, offrande, paix, espérance.

Le premier lieu de ce vécu : la communauté.

Il ya là un appel à vivre ainsi cette dynamique de communion qui donne droit de s’appeler « frères et sœurs » en Celui qui « premier-né d’un peuple de frères » a ancré toute sa vie en l’amour de son père, « Notre Père ».

La Croix est lieu de conversion.

« Père, que ce calice s’éloigne de moi ».

Mais l’amour ira jusqu’au bout.

« Ta volonté et non la mienne ».

La Croix est Espérance : elle ouvre sur le matin de Pâques. Elle est le lieu des passages… et il y en a dans une vie… en toute vie, dans la vie des communautés. Elle ouvre à la Vie.

La Croix porte la joie pour celles et ceux qui traversent l’épreuve et « lavent leur vêtement dans le sang de l’Agneau ».

Le Pape François disait récemment : « Le mystère pascal est le cœur palpitant de la mission de l’Eglise. » A transposer pour toute vie de baptisés et toute forme de vie en Christ.

Chers amis, vos ministères et engagements portés par une vie de partage communautaire, le soutien mutuel et la force de la liturgie, témoignent de ce Mystère du Christ Serviteur révélant le Visage d’Amour de Dieu.

C’est la qualité du vécu et l’accueil dans une vie de paroisses…c’est basique.

C’est le souci de la rencontre  des personnes isolées et la convivialité, l’accueil des étudiants étrangers.

C’est la volonté d’ouvrir au plus grand nombre la richesse de la connaissance du Christ (cours Alpha, catéchuménat…)

C’est l’engagement dans l’aumônerie de la prison ou la pastorale de la santé

C’est le service de la communion en Eglise diocésaine pour lui donner visage d’espérance.

C’est aussi donner sa voix à la petite Thérèse pour que la « petite voie » soit chemin pour beaucoup vers le cœur de Jésus.

Je n’aurais garde d’oublier « Moutarde et Macédoine »…

Aujourd’hui, rendons grâce pour un vécu, un chemin de 30 années.

Mais vos regards, s’ils se portent sur le Christ, se portent évidemment vers l’avenir.

Demeurez dans ce mystère de la Croix du Christ. Dieu y a été engagé. Vous ne pouvez vous en désengager.

« La fécondité pastorale, dit encore le pape François, la fécondité de l’annonce de l’Évangile n’est donnée ni par le succès, ni par l’insuccès évalués selon les critères humains mais par la conformité avec la logique de la croix de Jésus qui est la logique du sortir des soi-même pour se donner, la logique de l’amour. C’est la croix avec le Christ qui assure la fécondité de notre mission ».

Communauté de la Croix glorieuse, porte ostensiblement cette Bonne Nouvelle du Salut de Dieu en ta vie et tes missions.

Porte le Christ.

Amis, vivez de cette Bonne Nouvelle et que la présence du Sauveur en vos vies soit source de joie.

Rendons grâce pour cette étape en notre diocèse.

Que l’Esprit remis par Jésus à la croix habite votre communauté et soit source féconde pour l’Eglise diocésaine qu’ensemble nous servons.

 

 

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