La Passion et la Croix (2)

Article de fond

Dire que la mort du Christ se comprend dans le dessein de Dieu tel qu’il est annoncé dans les Ecritures lève le scandale de la croix mais n’en explicite pas encore la portée théologique. 

Dire que la mort du Christ se comprend dans le dessein de Dieu tel qu’il est annoncé dans les Ecritures lève le scandale de la croix mais n’en explicite pas encore la portée théologique. Le recours à l’enseignement biblique permet d’affirmer que la mort du Christ n’est pas un non-sens ; cependant rien n’est dit du pourquoi de la Croix. Cette affirmation ne peut que susciter la question. Pourquoi fallait-il donc que le Christ meure en croix ?

Le même passage de 1 Co nous permet d’affirmer que la tradition la plus primitive comprend une portée salutaire à la passion du Christ. Saint Paul déclare transmettre ce qu’il a reçu, «à savoir que le Christ est mort pour nos péchés … »  Cette affirmation est reprise abondamment par l’Apôtre en de nombreux passages. Citons par exemple :

Galates 1, 4 :  [Jésus-Christ] qui s’est livré pour nos péchés

Romains  4,25 :   [Jésus notre Seigneur] livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification.

Ephésiens  5,2 :  […] à l’exemple du Christ qui nous a aimés et s’est livré pour nous, s’offrant à Dieu en sacrifice d’agréable odeur.

Les textes expliquent la mort du Christ comme un acte accompli en faveur de l’homme, à cause de ses péchés. Cette affirmation – qui comme nous l’avons montré fait partie de la tradition la plus ancienne – est développée dans la théologie paulinienne et deviendra  la base sur laquelle s’est édifiée la doctrine de la Rédemption. Dans cette perspective, la croix est glorieuse, non seulement en raison du Triomphe manifesté dans la Résurrection de Jésus, mais aussi parce qu’elle est le Lieu du Salut de l’homme. 

Soeur Anne-Claire