Avec Marie, contempler la gloire de la croix

Chers frères et sœurs,

Parmi les exercices spirituels, St Ignace de Loyola propose  d’imaginer au matin de Pâques,  la rencontre du Ressuscité avec Marie sa mère.  Ce n’est pas une scène de l’évangile.  Dans les évangiles Marie est présente au pied de la croix. Dans les actes elle est présente à Pentecôte. Rien ne semble être dit sur son expérience de la résurrection . Mais pour st Jean la glorification du Christ se vit à l’heure de la croix. Alors, comme exercice spirituel en ces fêtes de la Croix Glorieuse,  avec Marie au pied de la croix, contemplons Celui que nous avons transpercé.

Levons les yeux vers celui que nous avons transpercé

Que voit Marie lorsqu’elle lève les yeux vers la Croix ?

« Femme, voici ton fils » Jn 19

Elle y voit Pierre qui pleure son reniement. Marie-Madeleine qui pleure celui qu’elle aime. Judas qui se pend  car il est le traite qui a livré le maitre.  Elle y voit  Matthieu, Jacques Jude et Simon et les autres disciples qui sont terrifiés. Elle y voit le chef des prêtres campé sur sa certitude d’avoir accompli l’œuvre de Dieu et Pilate qui se demande pourquoi il faut livrer un innocent pour obtenir la paix. Elle y voit le soldat romain qui accomplit sa besogne,  le larron qui insulte et le larron qui implore miséricorde. Elle y voit le roi David, elle y voit Rachel qui pleure ses enfants parce qu’il ne sont plus,

 le prophète,  le prêtre qui parcourent le pays sans comprendre. As-tu donc rejeté Juda ? Es-tu pris de dégoût pour Sion ? Pourquoi nous frapper sans remède ? Nous attendions la paix, et rien de bon ! le temps du remède, et voici l’épouvante ! Jer 14,18

Voici ton fils bien-aimé

Marie voit dans le cœur du Christ toute l’humanité blessée, livrée au péché et promise à la mort. Elle y voit tous les hommes, ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui, ceux de demain.  Chacun de ces visages est le disciple bien-aimé, celui que Jésus aimait. Elle voit l’amour fou d’un Dieu pour un homme, pour toi, pour moi. Elle voit l’eau, le sang de la vie jaillir pour guérir, pour purifier, pour sauver tous ceux qui viendront boire à la source. Elle voit la lumière de la résurrection, elle voit la gloire de la Croix. La Croix n’est plus un instrument de torture mais elle est arche de Noé, arche d’Alliance qui contient les nouvelles tables de la loi, elle est sceptre royal, buisson ardent de la révélation, arbre de vie qui apporte la guérison.

La lumière de la résurrection

Alors il est vrai, qu’il est des jours, dans notre chemin de foi qui nous donnent de percevoir la lumière de la résurrection comme la lumière éblouissante du mont Thabor, comme la lumière joyeuse du matin de pâques, comme la lumière de feu du jour de Pentecôte. C’est la lumière de l’extase de st Augustin et de sa mère Monique devant la mer à Ostie. Mais la plupart du temps, c’est à la lumière de l’ordinaire de notre quotidien.  Dans le labeur de la  prédication, du service des pauvres et des jugements à rendre pour l’évêque d’Hippone.  Dans la louange du matin, la rencontre du malade, des élèves, du sdf,  dans la cuisine, le travail ou la sacristie pour nous aujourd’hui. Pour un jour   pouvoir  la percevoir avec Marie, à l’ombre de la croix, nuée obscure de l’espérance, la foi et la charité : c’est à  Hippone  assiégée par les barbares pour Augustin, à l’heure du Covid, de la crise écologique, à l’heure de la souffrance et de l’épreuve.

Marche à ma suite

– « Prends ta croix et suis-moi ! » nous invite  Jésus

– « Comment le pourrais-je ? » murmurons-nous

– « Voici ta mère » répond-il.

Méditation sr. Mireille lors des premiers vœux de sr Hélène