dessin de Emmanuel Brejon/7Eyes
Petite méditation suite au Congrès Mission
Impossible Mission
Jésus a prévenu ses disciples en les envoyant : ils ne seront pas toujours accueillis là où ils iront!
Ils seront amenés à secouer la poussière de leurs pieds (Lc 10, 11). Ce geste témoigne que personne ne leur a lavés les pieds comme on le faisait pour un hôte. Il évoque ainsi l’échec apparent de leur mission : personne n’a reçu la bonne nouvelle dans cette ville. Cette expérience fait écho à toutes celles que nous avons pu vivre. Après avoir annoncé la bonne nouvelle ou témoigné de notre foi, nous n’avons pas été entendus. Nous nous sommes trouvés face à une porte fermée. Aujourd’hui, nous sommes appelés à une nouvelle évangélisation, nouvelle en son ardeur, dans ses méthodes, dans son expression.
Mais comment continuer de vivre de l’ardeur missionnaire quand nous sommes trop fréquemment confrontés au refus, quand nous devons secouer la poussière de nos pieds ?
Voyageons léger!
Quand Jésus envoie les 72 en mission, il les invite à ne rien emporter : ni bourse, ni sac, ni sandales. D’une certaine manière c’est pour la même raison qu’il leur demande ne pas prendre avec eux la poussière des villes qui ne les ont pas accueillis. Partir en mission implique de voyager léger et de pas s’encombrer de ce qui n’est pas nécessaire, non seulement de ce qui pourrait être utile mais aussi de ce qui peut nous alourdir, en particulier le souvenir des mauvais accueils. Pour que nous puissions continuer à vivre dans un esprit missionnaire, il est important de ne pas ressasser les échecs vécus, d’autant plus qu’ils peuvent n’être qu’apparents. En effet, si notre parole n’est apparemment pas reçue, nous ne savons pas ce qui se passe en réalité dans les cœurs.
Mission Impossible
Pour évangéliser avec une ardeur toujours nouvelle, ce qu’il nous faut garder, c’est la Parole de Dieu.
Le Seigneur continue de nous appeler à partir en mission.
« Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds du messager qui annonce la paix, du messager de bonnes nouvelles qui annonce le salut » (Is 52, 7).
Les pieds du messager ne sont pas beaux avant tout parce qu’ils sont bien propres, soit que le messager ne soit pas encore parti, soit qu’on lui ait lavé les pieds en l’accueillant, soit qu’il ait secoué la poussière de ses sandales. Ses pieds sont beaux bien plutôt parce qu’ils sont toujours en marche pour annoncer la joie de Dieu, parce qu’ils sont usés à force de courir sur les montagnes.
« Faute de prophétie, le peuple se relâche » (Pv 29, 18).
Recevoir les textes bibliques comme Parole de Dieu, en Eglise, nous est une source d’encouragement pour aller de l’avant et ne pas nous arrêter face aux difficultés dans la mission. Déjà Esdras, après avoir proclamé la loi de Dieu, exhortait le peuple à recevoir la joie de Dieu comme un rempart (Ne 8) et à ne pas se lamenter sur son incapacité à suivre la loi. C’est donc en Dieu qu’il nous faut trouver la force pour la mission. C’est en lui aussi que nous pourrons y voir du fruit. Nous devons sans cesse apprendre à nous laisser laver les pieds par Jésus, accepter que c’est lui le maitre de la mission et que celle-ci ne nous appartient pas. Il sait où il nous envoie, il connait les fruits qui pourront en découler.
« Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds du messager » (Is 52, 7) !
Les yeux fixés sur Jésus, courons donc annoncer ce qui nous fait vivre : « Le règne de Dieu s’est approché » !