« L’immigré qui réside avec vous sera parmi vous comme un compatriote, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous-mêmes avez été immigrés au pays d’Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu » (Lv 19, 34).
Accueillir
Après avoir réfléchi avec le diocèse sur l’accueil des réfugiés en réponse à l’appel du pape, nous avons ouvert, depuis plus d’un an, notre maison à des jeunes majeurs, vivant toutes sortes de situations difficiles.
Nous avons tout d’abord reçu deux Camerounais d’ethnies et religions différentes, ayant connu la galère d’une traversée par le Maroc. Arrivés en France, ils nous ont été envoyés par les services sociaux, après un temps en foyer. Tous les deux partaient chaque matin dans un lycée professionnel. Une fois leur diplôme en poche, après un examen reçu brillamment, ils continuent leur formation avec un contrat en alternance, ce qui leur a permis de prendre maintenant leur indépendance et de revenir nous voir pour un conseil ou juste par amitié.
Un Erythréen et un Français, que nous avions connu dans son enfance sur une de nos anciennes paroisses, nous ont alors rejoints pour leurs études : l’un débouté de la jungle de Calais, l’autre en difficulté d’hébergement.
Comment?
L’accueil que nous leur proposons est de type « auberge espagnole », ce qui nous est apparu comme étant le plus ajusté à nos rythmes de vies et ce brassage de cultures et religions (musulmane, protestante, orthodoxe, catholique).
Ayant l’habitude de bénir nos repas, nous continuons à le faire en leur présence, ce qu’ils attendent et semblent apprécier.
Notre joie
Nous avons au fil des jours des échanges très enrichissants sur nos différentes cultures et religions et nous découvrons le regard qu’ils portent sur notre culture et laïcité française, regard qui change au fur et à mesure de leur intégration. Ils sont souvent choqués, par exemple, du peu de respect des jeunes de notre société, face aux adultes.
Ces jeunes nous interpellent dans notre manière d’être, nous bousculant dans nos habitudes. Ils savent se mettre au service et nous entraînent à l’émerveillement dans les petites choses de la vie ordinaire. Rien de tel pour redonner du sens à notre « ronron » quotidien.
Marc et Isabelle Lemoine