Vendredi 29 mars, notre sr Espérance a rejoint le Père.
Enfance
En janvier 1974, en Vendée, dans le foyer de Charles et Mireille Picot, une petite Sandrine voit le jour. Elle grandit dans la foi chrétienne. Enfant, elle aime Jésus, tout simplement avec un cœur d’enfant.
« Si un jour je te quitte Seigneur, viens me chercher »
murmure-t-elle à Jésus dans sa prière d’enfant.
Conversion
Après son bac, elle entreprend des études de lettres. Son maître à penser devient Baudelaire et elle se proclame alors athée. Mais le Seigneur avait entendu sa prière d’enfant: « Si un jour je te quitte viens me chercher ». Ainsi, Le 22 novembre 1994, suite à une opération à l’œil et une migraine qui l’empêche de sortir de lire ou d’écouter la radio, elle se risque à la méditation et soudain écrit-elle dans son témoignage de conversion : « Comme un raz de marée, je suis submergée par la force d’amour d’une puissance telle que je pense que je n’en sortirai pas vivante. Amour de Jésus en Croix. Cet amour me visite dans toute ma vie passée et présente, dans ses plus obscures noirceurs et ses plus ténébreuses révoltes. Tout est visité, lavé, et lumière. Partout de la lumière, de la tendresse, de la vie, de l’espérance. Et à la question : « Veux-tu me suivre ? » J’ai dit oui tout simplement. Joie débordante ; Louange; Action de grâce »
A la suite du Christ
En 1998, elle entre dans la communauté de la Croix Glorieuse pour se mettre à la suite du Christ en tant que sœur Consacrée. Elle reçoit alors le nom de sr Espérance car elle est attachée au mystère du 15 septembre : la compassion de Marie au Pied de la Croix. Parmi nous, elle veut être témoin de la tendresse de Dieu auprès des jeunes. Elle les entraine par sa joie, sa louange, son sourire, son espérance et surtout une grande écoute. Plusieurs nous ont témoigné qu’elle les avait aidés à traverser des moments difficiles et éprouvants. Les jeunes aiment l’appeler « Tante Espé ». Plus tard, elle élargit son champ missionnaire au diocèse : d’abord au service de la pastorale de la paroisse étudiante puis à la pastorale des jeunes du Comminges enfin comme responsable du service diocésain de la pastorale des adolescents et comme animatrice en pastorale scolaire à Notre Dame des Anges.
Passage vers le Père
La plupart des personnes qu’elle rencontre ignorent ses soucis de santé. Elle en parle peu. En 2018, elle écrit dans une lettre « Je pars pour une opération. Il est possible que mon cœur ne suive pas la manœuvre. A vrai dire, si je prends le chemin du Ciel, eh bien, j’en serai tout aussi contente. Le Ciel, c’est si beau ! J’ai hâte. Rien ne me retient plus ici, la nouvelle évangélisation est sur les rails maintenant, en France : d’avoir été témoin de tout cela et du travail de l’Esprit-Saint dans les cœurs est ma grande joie. Comme la modératrice de la communauté à qui je partageais cela faisait la moue, je lui ai dit qu’il y avait tout de même une chose à laquelle j’aurais aimé participer, c’est le rayonnement de l’écosystème pastoral ». Merci chère sr Espérance d’avoir attendu un peu avant de sauter dans les bras du père et la beauté du ciel. Si tu m’en avais parlé, j’aurais encore fait la moue préférant que tu poursuives ta course… mais tu étais souvent en avance sur nous.
Ainsi, Tu nous as quitté discrètement, ce vendredi saint. Ton cœur n’a pas suivi la manœuvre au cours de l’examen médical que tu avais ce jour-là. Nous l’avons appris juste quand nous allions célébrer l’office de la mise au tombeau. Dans cet office, nous chantons :
« Un glaive de douleur transperce ton âme, ô Mère, tu complètes en ta chair ce qui manque à ma passion pour l’Église, mon épouse »
Cela aussi, tu l’as vécu dans la douleur de ton corps et dans le secret de ton âme. Peut-être, est-ce là la source de la fécondité de ta vie ? Tu as répondu à l’appel de ton nom : Marie Mère des douleurs, Mère de l’Espérance. Mais, devant cette part de mystère de ta vie, nous ne pouvons que nous tenir au seuil et la laisser au secret de Dieu.
Adieu
En célébrant aujourd’hui, tes obsèques dans la lumière pascale, tu nous entraînes tous dans l’espérance de la vie plus forte que la mort, c’est un petit rappel à tes frères et sœurs de la communauté de vivre pleinement leur consécration au mystère de la Croix Glorieuse de notre Seigneur Jésus. Et si notre foi se trouble devant l’incompréhension de ton départ subit, nous pouvons reprendre ta prière d’enfant : « Seigneur, si je te quitte, viens me chercher »
sr. Mireille